La démarche Zéro Achat de l’Opéra National de Bordeaux

En 2018, l’Opéra de Sydney a franchi un pas historique en devenant l’une des premières maisons d’opéra au monde à atteindre la neutralité carbone. En seulement dix ans, ce bâtiment conçu dans les années 1970 a réduit ses émissions de dioxyde de carbone et a compensé le reste, grâce à des investissements dans des projets d’énergies renouvelables, de reforestation et de préservation de la biodiversité

L'Opéra de Sydney a adopté des mesures efficaces, telles que le remplacement des ampoules à incandescence par des LED dans sa salle de concert, l'introduction d'un système de gestion du bâtiment pour surveiller la consommation d'énergie et d'eau, et une réduction significative de sa production de déchets jusqu'à 60 %.

D’autres structures similaires se sont tournées vers l'éco-conception pour réduire l'empreinte carbone de leurs productions. Qu'il s'agisse du festival lyrique britannique de Glyndebourne ou de l'Opéra de Lyon, les dirigeant.e.s des maisons opératiques commencent à penser les mises en scène en termes de cycle et à percevoir la réutilisation des décors ou des costumes, composantes essentielles de la scénographie, comme une opportunité pour réduire leurs déchets.


Initiateur de la première production française conçue sans achat, uniquement à partir de matériaux recyclés et réemployés, le directeur de l'Opéra national de Bordeaux, Emmanuel Hondré nous avait fait le plaisir. d‘intervenir au micro de Music for Planet en 2023, D'après lui, malgré le défi logistique qu'elles représentent, ces productions « zéro achat » permettent de stimuler la créativité sans pour autant renoncer à une mise en scène ambitieuse.

Du Requiem de Mozart à la Bohème de Puccini, en passant par les créations de son Académie de jeunes artistes, l’Opéra National de Bordeaux initie et soutient ces revisites inspirantes.

Programmée du 18/04/2024 au 28/04/2024. La Bohème, mise en scène par Emmanuelle Bastet, s’inscrit dans cette démarche zéro achat, plonge avec une poétique modernité dans ce monde fait de récupération et de débrouille. Emmanuelle Bastet explique que "La précarité accompagnant le statut des jeunes artistes et la pauvreté des milieux étudiants résonnent encore à l’heure actuelle avec beaucoup d’acuité."

Un exemple éclairant pour montrer que tout en adoptant une démarche d’éco-conception, le propos de l’oeuvre n’est pas dénaturé et peut même redoubler d’impact. En tout cas, chez Music for Planet, on adore!


Zoom sur… 17h25

L’Opéra National de Bordeaux n’est pas un cas isolé ! Les initiatives sont de plus en plus nombreuses. 17h25 est un collectif engagé dans le secteur lyrique, réunissant le Théâtre du Châtelet, le Festival d’Aix-en-Provence, l’Opéra de Paris, l’Opéra de Lyon et le Théâtre Royal de la Monnaie. Initié il y a trois ans par le Festival d’Aix-en-Provence, il vise à promouvoir l'éco-conception des décors d’opéra. Sous la direction générale adjointe de Claire Hebert, l'Opéra de Lyon a joué un rôle central dans la création de ce collectif informel, axé sur l'échange d'idées et d'expériences en matière de durabilité et de transition environnementale. Baptisé '17h25' en référence à l'heure où ces échanges ont pris forme, le collectif travaille actuellement sur un projet de standardisation des décors pour faciliter les co-productions et réduire l'empreinte carbone, en adoptant des éléments communs réutilisables par chaque maison.


Sources

  • Opéra National de Bordeaux. 2018 à 2024. Programmes, rencontres avec les équipes & notes d’intention des différents opéras Zéro Achat.

  • Radio France. 2023. Reportage “Collectif 17h25, une union qui fait la force pour réduire l’empreinte carbone”.

  • Usbek & Rica. 2023. A Bordeaux, un Requiem. de Mozart 100% éco-responsable, écriit par Emilie Echaroux.

Retrouvez le podcast avec Emmanuel Hondré et bien d’autres sur toutes les plateformes et sur les réseaux de Music For Planet !

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